Les Pays-Bas pré-sélectionnent Naval Group pour la prochaine phase de leur programme de remplacement de sous-marins
Le 13 décembre 2019, le ministère de la Défense néerlandais a annoncé que trois compétiteurs étaient invités à participer à la prochaine phase du programme de remplacement de ses quatre sous-marins de classe Walrus, opérationnels depuis 1990/1994 : Saab, allié au chantier naval néerlandais Damen, l’allemand TKMS (ThyssenKrupp Marine Systems) et le français Naval Group, allié au chantier de constructions néerlandais Royal IHC.
Les Pays-Bas n’ont plus, depuis 1996, de chantier naval capable de construire complétement un sous-marin, comme cela a été le cas de la classe Walrus construite par le grand chantier naval RDM (Rotterdamsche Droogdok Maatschappij) aujourd’hui disparu. Il leur a donc fallu faire appel à un chantier extérieur, d’où l’appel d’offres actuel.
Naval Group est extrêmement fier de figurer dans cette liste des pré-sélectionnés à ce programme stratégique néerlandais. D’abord, parce que cette première étape conclut une année 2019 extrêmement favorable à l’Export pour le constructeur naval, après le "contract design" du programme de sous-marins pour l'Australie en février et le contrat de construction des chasseurs de mines au profit de la Belgique et des Pays-Bas en mars. Ensuite, parce que cette sélection à concourir en finale aux Pays-Bas démontre que le sous-marin de type Barracuda est progressivement reconnu aujourd’hui comme étant ce qui se fait de mieux dans la catégorie des sous-marins d’attaque “grand océanique” à propulsion conventionnelle, grande endurance et très furtif. Enfin, parce que si au final les Pays-bas choisissaient de faire confiance à l’alliance Naval-Group / Royal IHC, pourrait alors se constituer une grande communauté sous-marine néerlandaise.
C’est ce qu’a déclaré Dave Vander Heyde, Président-Directeur général de Royal IHC, à l’annonce de la pré-sélection de Naval Group / Royal IHC : « Construire une grande communauté sous-marine néerlandaise avec l'industrie et les centres d’expertise des Pays-Bas est essentiel pour renforcer la base technologique et industrielle de la défense néerlandaise. En transférant l’expertise de Naval Group vers le ministère de la Défense et d'autres partenaires, les Pays-Bas seront en mesure de maîtriser en toute autonomie l’ensemble des opérations industrielles. Nous nous réjouissons d'intensifier notre coopération avec Naval Group et invitons d'autres entreprises néerlandaises à se joindre à nous ! ».
Nous avons demandé à l’Amiral Eric Chaplet, ancien sous-marinier et Conseiller marine du PDG de Naval Group, de décrypter les enjeux de cette présélection aux Pays-Bas:
“Il semble que la livraison d’une première capacité soit prévue pour 2028, la signature du contrat devant intervenir en 2022, ce qui laisse une bonne année de dialogue avec les autorités néerlandaises avant la remise de notre dossier final. Un programme de sous-marin étant un programme complexe, le ministère de la Défense néerlandais a raison de prendre le maximum de garanties sur les offres et les budgets des postulants, et sur les coopérations industrielles proposées. Nous proposons une implication forte de la BITD locale (base industrielle et technologique de défense), avec à la clé 2000 emplois concernés et quinze millions d’heures de travail aux Pays-Bas. De nombreux partenaires industriels et centres d’expertise néerlandais seront étroitement associés et consultés à chaque étape majeure de la conception. L’objectif est de donner aux Pays-Bas l’autonomie complète sur la gestion, au sens large, de leur force sous-marine dans le futur: que ce soit la partie opérationnelle, la partie technologique, la maintenance, etc. “
Fort d'une expérience éprouvée en matière de partage des connaissances et de coopération industrielle, Naval Group a déjà noué un partenariat fondateur avec Royal IHC, une entreprise spécialisée dans l'intégration des systèmes complexes en milieu contraint.
L’Amiral Eric Chaplet ajoute: “ Nous avons trouvé en Royal IHC, un chantier spécialisé dans le dragage et la pose de câbles offshore, un partenaire capable de travailler sur des sujets complexes. Nous avons considéré qu’IHC était notamment capable de construire une grande partie des modules de câblage et de tuyauterie. Faire des bateaux de surface est une chose, mais faire des bateaux de dragage, ou de pose de câbles, et à fortiori des sous-marins est autrement plus compliqué… Donc l’alliance Naval-Group / Royal IHC est une alliance de savoir-faire complexes. En outre, l’écosystème maritime néerlandais est déjà très solide ce qui nous permet de faire appel à un certain nombre d’entreprises de toutes tailles pour participer à ce projet: nous en avons déjà contacté 70. Je rappelle que des sociétés néerlandaises participent depuis 2013, avec Naval Group et en mode collaboratif, au programme de développement de la FDI (Frégate de Défense et d’Intervention de la Marine française). de même des entreprises néerlandaises sont déjà concernées par le contrat “guerre des mines” pour la Belgique et les Pays-Bas.”