Avec Olvid, les utilisateurs reprennent possession de leur identité numérique...
Interview de Thomas Baignères, Co-fondateur d’Olvid
SDBR News : Aux Assises de la Cybersécurité, à Monaco en octobre 2020, vous nous avez raconté la reconnaissance de vos pairs : Prix de la start-up au FIC 2020, Prix de l’Innovation des Assises 2020. Est-ce que 2021 s’annonce bien ?
Thomas Baignères : Monaco a été pour Olvid un véritable tournant, car nous y avons rencontré énormément de professionnels mais surtout parce que nous avons transformé en clients beaucoup de ceux qui nous avaient approchés.
Retrouvez l’interview de Thomas Baignières parue le 19 novembre 2020 sur SDBR News https://www.sdbrnews.com/sdbr-news-blog-fr/interview-de-thomas-baigneres-co-fondateur-et-ceo-dolvid?rq=olvid
Aujourd’hui, nous avons une offre professionnelle payante avec des achats de lots correspondants à la taille de l’entreprise. Nos packages vont de 10 licences jusqu’à 3000 licences et plus, ce qui permet de couvrir une large gamme d’entreprises. Notre futur challenge est d’aider une entreprise qui aurait commencé avec 50 licences, pour tester notre solution, à passer à 3000 ou 16000 licences. Il manque aujourd’hui une fonctionnalité à notre application, ce que nous savions depuis le début, qui est de pouvoir se déployer d’une manière totalement automatisée et de faciliter la mise en relation entre les utilisateurs d’une même entreprise. C’est un sujet fondamental sur lequel nous travaillons actuellement pour pouvoir mettre cette fonctionnalité en place rapidement.
SDBR News : De quelle façon ?
Thomas Baignères : Il s’agit d’interfacer Olvid avec l’annuaire d’entreprise de façon à mettre automatiquement en relation les personnes présentes dans cet annuaire interne. Le but d’Olvid, que je vous avais expliqué en octobre dernier, c’est «comment faire une messagerie mondiale et globale mais fondamentalement honnête et souveraine ?». La réponse est qu’il ne faut pas avoir d’annuaire central! Il ne faut pas créer un endroit qu’il suffit de pirater pour avoir accès à tout et pouvoir truquer les conversations, voire de carrément utiliser les données à l’insu des utilisateurs. Donc nous avons décidé de recréer une architecture en enlevant l’annuaire et en mettant en œuvre des protocoles cryptographiques complexes, contrairement à ce que font WhatsApp, Signal ou Telegram. Supprimer l’annuaire mondial n’est pas une chose facile à faire, mais nous avons réussi à créer pour votre téléphone la messagerie Olvid totalement sécurisée, qui a la particularité de faire du chiffrement réel de bout en bout et de tout : données, métadonnées, fichiers, images, etc. sans imposer de tiers de confiance. Donc, grâce à Olvid, les utilisateurs reprennent possession de leur identité numérique (souveraineté) et décident avec qui ils ont envie de la partager. Nos propres serveurs ignorent qui parle avec qui : nous avons créé en quelque sorte le huis clos numérique...
SDBR News : Oui mais alors, annuaire ou pas d’annuaire ?
Thomas Baignères : Pas d’annuaire global et centralisé, contrairement à WhatsApp ou Signal, mais des annuaires décentralisés, en tant que de besoin, chez les utilisateurs professionnels : l’annuaire d’entreprise géré par l’entreprise et propriété de l’entreprise. Nos clients vont recevoir d’Olvid le soft permettant d’interfacer les licences Olvid avec leur propre annuaire, mais sans qu’Olvid ait connaissance de cet annuaire et ne puisse y avoir accès : c’est la garantie de souveraineté de l’entreprise sur ses données. Olvid sera alors la messagerie de l’entreprise contrôlée par l’entreprise. En outre, les utilisateurs de la messagerie d’entreprise Olvid vont pouvoir sortir de l’entreprise pour aller se connecter à leurs relations extérieures, leurs amis ou leurs proches et créer ainsi des relations sécurisées au travers d’une messagerie sécurisée. Par contre les tiers extérieurs ne pourront en retour entrer sur l’annuaire d’entreprise : une seule messagerie sécurisée pour créer des relations séparées avec des tiers de confiance. Ce que nous ont amené nos contacts lors des Assises de Monaco, c’est la possibilité de mieux comprendre ce qu’attendaient les entreprises pour leurs applications internes et donc de leur apporter des solutions parfaitement cohérentes avec leurs attentes.
SDBR News : Que dites-vous au grand public qui découvre depuis début 2021 que WhatsApp et les autres peuvent user, voire abuser, de leurs données personnelles ?
Thomas Baignères : Lorsque nous avons créé Olvid, il existait déjà depuis longtemps plein de messageries instantanées. Donc on pourrait considérer que nous arrivons en retard sur le mouvement. En fait pas du tout et je considère que nous sommes même en avance. Pourquoi ? Parce que, pour le grand public, rien de ce qui était promis par ces messageries n’a été fait. Les applications soi-disant gratuites ne le sont en fait pas, puisque lorsque c’est gratuit c’est vous le produit. Comment ? Parce que ces applications utilisent vos données personnelles qui ont une vraie valeur ! D’ailleurs, on constate un vrai mouvement de désengagement d’utilisateurs de WhatsApp, à qui ne convient plus cette utilisation de leurs données. On nous avait vendu du rêve avec Internet, puis sont arrivés les géants d’Internet et on s’aperçoit qu’une fois qu’on a mis la main dedans, le bras y passe et il devient très difficile de s’en échapper, même lorsqu’on est convaincu de vouloir partir. Cela ne me convient pas !
SDBR News : Voyez-vous un mouvement vers Olvid d’utilisateurs qui partent d’ailleurs, sensibilisés par tout ce qu’on observe depuis un mois ?
Thomas Baignères : Olvid correspond à ce retour de la liberté individuelle et beaucoup l’ont compris… Tant et si bien que depuis quinze jours nous avons une croissance d’utilisateurs individuels à trois voire quatre chiffres ! Olvid ne récupère aucune donnée personnelle et la liberté de partir d’Olvid est totale : il suffit de désinstaller l’application. Contrairement à WhatsApp ou autres, mes données, mes photos, mes films ne sont pas utilisables par Olvid. Nous avons une carte à jouer incroyable pour devenir rapidement une entreprise européenne, dans un premier temps. Pour cela il faut investir pour aider à ce développement et nous avons donc décidé d’ouvrir notre capital à des investisseurs qui partageront notre vision de l’entreprise.