CERBAIR à la conquête du monde
CERBAIR à la conquête du monde
Le minidrone a envahi l’espace depuis une quinzaine d’années, devenu un outil apprécié entre autres des professionnels de l’image, des agriculteurs, des responsables de la sécurité de sites sensibles, etc. Là où ce développement est devenu un problème, c’est le jour ou ces minidrones ont été commercialisés par les fabricants de jouets et/ou par les grandes enseignes de distribution permettant à des opérateurs non formés ou malintentionnés d’y avoir accès. En effet, tout un chacun peut se procurer librement un minidrone sans forcément connaître et appliquer la réglementation d’utilisation qui le régit ou, plus ennuyeux, avec pour dessein un usage frauduleux ou terroriste. Pour moins de 500 euros vous trouverez, chez Amazon par exemple, un minidrone ayant une autonomie de 30 minutes et un rayon d’action de 4 kms. L’accessibilité de la plupart des modèles, ainsi que des pièces COTSC (Customer Off The Shelf Components), permet à n’importe quel acteur malveillant de se procurer un appareil sans réel contrôle. Loin de son image principalement ludique, l’empreinte de cette technologie dans la société se révèle déjà très positive. En phase d’expansion, le marché n’a sans doute pas fini de voir arriver des appareils de plus en plus innovants et de voir la Menace grandir proportionnellement…
Plusieurs dangers et beaucoup d’incidents
Le risque de collision avec un aéronef : les incidents de Gatwick en 2018 ont mis la lumière sur le risque de collision que peuvent représenter les UAV. Dû à la malveillance ou à l’irresponsabilité de certains pilotes, ces appareils peuvent s’aventurer dans des espaces aériens restreints. Dans le cas d’un aéroport, la potentielle mise en danger des passagers amène souvent à la fermeture des pistes, décision coûteuse tant sur le plan financier que médiatique. Ainsi, l’Aviation Civile Australienne a révélé dans son rapport d’avril 2020 que le nombre de « quasi-collisions » entre un minidrone et un avion civil a doublé en 3 ans.
La contrebande : le fait de pouvoir emporter une charge utile de 100 ou 200 grammes à son bord fait du minidrone un outil de choix pour la contrebande ou la livraison de produits illicites ou interdits. Ainsi, il peut franchir la clôture d’une prison pour livrer de la drogue ou un téléphone portable à des prisonniers ou franchir une frontière pour livrer de la drogue et solutionner le problème des mules et des passeurs. Faites confiance aux voyous, leur imagination est sans borne lorsque des outils sont faciles à utiliser…
L’espionnage : l’espionnage, de nature industrielle ou militaire, est une mission pouvant être conduite par de petits appareils civils. Aujourd’hui, comme nous l’avons vu dans ces colonnes avec certains fabricants français, les caméras emportées sont plus qualitatives et permettent de conduire des missions ISR (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) sans accessoires particuliers, afin de collecter des renseignements sur des positions ennemies, des infrastructures sensibles, mais aussi sur les installations d’un concurrent…
Enfin les attaques : C’est un vrai risque dont nous n’avons encore vu que les prémices en zone urbaine… Aujourd'hui, l’utilisation de minidrones dans le cadre d’attaques terroristes croît de manière exponentielle dans les zones sous tension : Yémen, Syrie, Mexique, Pakistan… Des facteurs de charge de moins en moins contraignants permettent aux UAV d’embarquer des explosifs de plus en plus lourds, de la simple grenade aux plaquettes de C4 (nous en avons vu au dernier salon Milipol Paris). Donc tout dépend de qui utilise cette possibilité…
Les UAV civils sont simples à opérer, souvent peu onéreux et peuvent évoluer dans des environnements urbains restreints. Parce qu’il est extrêmement accessible, puissant et qu’il garantit l’impunité de son pilote, ce vecteur est devenu l’outil rêvé des malfaiteurs et fait peser de nouvelles menaces aéroportées sur la sécurité de nos sociétés.
La réappropriation de l’espace aérien proche face à l’essor d’une menace non conventionnelle
Face à ces menaces causées par les drones dangereux ou carrément malveillants, peu de résistance est opposée car il existe une forte asymétrie entre les drones et les moyens de défense anti-aérienne actuels. Or la protection des sites sensibles face aux drones devient un enjeu majeur dans la stratégie de défense nationale. La réappropriation de l’espace aérien proche face à l’essor d’une menace non conventionnelle devient donc urgente !
C’est là que CERBAIR entre en scène…
CERBAIR est le spécialiste français de la lutte anti-drone grâce à ses technologies de maîtrise du spectre radiofréquences. L’entreprise basée à Montrouge détecte, localise et neutralise les drones malveillants. CERBAIR protège tous types de sites sensibles et permet à l’industrie de sécurité de se penser, pour la première fois, en 3 dimensions. Puisque cette menace est extrêmement mouvante et diffuse, le marché appelle de ses vœux des solutions intégrées multi-technologies robustes et abordables ainsi que plus de portabilité.
Créée en 2015, par Lucas Le Bell et Olivier Le Blainvaux, CERBAIR a gagné la confiance d’acteurs majeurs Corporate et institutionnels, comme le ministère des Armées ou le ministère de l’Intérieur, et a récemment collaboré avec l’unité d’élite de la police française lors du G7 à Biarritz. Distinguée par l’EIT Digital comme l’une des “scale-ups” les plus innovantes et les plus prometteuses, CERBAIR a remporté le 1er prix dans la catégorie “Digital Cities” de l’incubateur européen, étant qualifié par la même occasion « d’entreprise amenée à révolutionner l’Europe durant la prochaine décennie ». A suivre donc…
CHIMERA : la portabilité au service de la lutte contre les drones malveillants
Les systèmes AA (Anti-Aériens) actuels sont des biens uniquement accessibles aux militaires, nécessitant du personnel en nombre et qualifié. Ces investissements pouvant atteindre plusieurs millions d’euros reposent sur des moyens cinétiques limitant leur utilisation aux espaces ruraux. Ils sont donc inadaptés à cette lutte urbaine ou confinée. Un système de défense anti-drone se doit de reprendre à son avantage les atouts faisant des UAV actuels des menaces crédibles. La solution doit donc être mobile, portable, simple à opérer et surtout présenter le meilleur ratio coût-efficacité. C’est sur cette base de réflexion et les échanges avec des unités spécialisées qu’est né le projet CHIMERA.
La solution CHIMERA se compose de 3 éléments matériels connectés : une antenne, située dans le sac à dos dédié, une tablette C2 (Command and Control) sur la veste tactique de l’opérateur, ainsi qu’un effecteur. La détection se fait par l’analyse omnidirectionnelle du spectre radiofréquence environnant. Cette méthode permet de visualiser les paquets d’information des communications sans-fil, partagés entre le drone et son opérateur. Ces paquets sont autant d’indicateurs permettant de détecter des signatures uniques de drones, mis à jour grâce à une comparaison avec la base de données constituée au fil des années. Une fois l’alerte donnée, visible sur la tablette prévue à cet effet, la localisation du drone et son pilote se fait via l’antenne directionnelle par l’utilisateur. Sitôt la nature nocive de l’UAV confirmée, la neutralisation se fait par l’envoi d’une émission électromagnétique. A des distances dites BVLOS (Beyond Visual Line Of Sight), l’opérateur peut donc contenir la menace hors de sa bulle tactique de sécurité.
Ainsi, la conception de CHIMERA permet à un opérateur de limiter le processus de traitement de la menace à 3 étapes clés, grâce à un système portable et mobile :
La détection omnidirectionnelle du drone
La localisation par goniométrie manuelle de l’engin et son pilote
La neutralisation BVLOS
Deux éléments clés distinguent CHIMERA des fusils anti-drones actuels. Sur ces derniers, l’absence de capteurs appropriés laisse aux seuls sens de l’utilisateur la lourde charge de détection. Dans un environnement de combat dégradé, handicapé par une surcharge sensorielle et en équipement lourd, on ne peut attendre d’un opérateur de localiser un drone à temps. Ainsi, la simplification et la centralisation du processus de décision de CHIMERA laissent entrevoir des avantages tactiques directs.
CERBAIR a développé un écosystème français avec, par exemple, des entreprises comme Matra Electronique ou MBDA Systems (qui est entrée au capital de CERBAIR).
Déjà des unités de Police, le ministère français des Armées, l’Armée de l’Air colombienne, des responsables de prisons ou de sites sensibles ont commandés des produits CERBAIR ou y réfléchissent fortement…
Crédits photos : Cerbair