Polycarbonate Fiduciaire O.V.M de CST : une sécurité multi-niveaux
/Interview de Cosimo Prete, Président-fondateur de CST
SDBR News : Que signifie le sigle CST ?
Cosimo Prete : CST signifie « Crime Science Technology » et c’est le sigle de la société que j’ai fondée il y a dix ans. Pourquoi ce nom ? Parce que je viens de l’Institut National de la Police Scientifique où j’ai travaillé plusieurs années sur les empreintes digitales et la fraude documentaire, entre autres choses. Durant cette période, j’ai eu le privilège de travailler sur la conception des futurs documents d’identité, notamment la future carte nationale d’identité électronique qui doit voir le jour en 2021, selon la directive européenne sur la biométrie. Le sujet de la lutte contre la fraude documentaire fait vraiment partie de l’ADN de l’entreprise CST. Lorsque j’étais au Labo de Police Scientifique, nous participions vraiment à la conception et à l’évaluation des sécurités embarquées sur la carte d’identité, que ce soient les sécurités physiques ou électroniques. Par exemple, la carte devait embarquer des éléments biométriques de sécurité et nous étions chargés d’évaluer et de challenger ces technologies. Progressivement mon projet entrepreneurial a fait son chemin et CST s’est, dès sa création, positionnée sur les technologies innovantes pour la sécurité intérieure.
SDBR News : Pourquoi avez-vous eu à cœur de vous positionner sur la nouvelle carte d’identité électronique ?
Cosimo Prete : Nous avons développé une technologie de pointe, nourrie par les travaux effectués au sein de la Police Scientifique en collaboration avec nos homologues de la Gendarmerie, de la Police aux frontières (ex-PAF) et avec les spécialistes d’IN Groupe (ex-Imprimerie Nationale). Il s’agit d’une sécurité physique du plus haut niveau, visible à l’œil nu et identifiable en moins de 5 secondes par un policier ou par un citoyen, sans formation spécifique. Nous sommes passés de documents d’identité en papier à des documents d’identité en plastique, en polycarbonate pour être exact. Or le papier fiduciaire, qui contient des sécurités fortes, n’a pas d’équivalent plastique. CST a trouvé la solution en créant une technologie qui donne un niveau de sécurité équivalent à celui contenu dans un billet de banque : le document va changer de couleur selon la lumière à laquelle vous l’exposez, lumière du jour ou lumière artificielle (téléphone mobile, lampe ultraviolet, etc.). Le matériau, développé et fabriqué par CST, remplace les hologrammes en permettant un contrôle d’authenticité rapide et fiable qui sont déjà connus et imités par les faussaires. C’est une technologie très difficile à contrefaire sans de gros moyens financiers et l’expertise d’un laboratoire très spécialisé. Parce qu’elle est basée sur une ingénierie moléculaire sophistiquée qui fait l’objet de plusieurs brevets, inaccessible techniquement aux faussaires, et qu’elle combine de façon simultanée les 3 niveaux de sécurité existants, la technologie O.V.M (Optical Variable Material) offre le meilleur niveau de sécurité au monde pour les documents d’identité.
SDBR News : Votre technologie s’applique-elle à tous les documents d’identité ?
Cosimo Prete : Oui absolument : carte d’identité, passeport, permis de conduire, carte grise. Notre technologie peut être intégrée dans tout document dès sa conception. La technologie O.V.M propose deux intégrations possibles : des couches de polycarbonate teintées dans la masse ou des encres fiduciaires aux propriétés de fusion avec le polycarbonate. Elle est parfaitement compatible avec les techniques de lamination et d’impression couramment utilisées dans l’industrie (offset ou encore sérigraphie) sans la moindre modification des procédés industriels existants. Dernière grande innovation sur le marché, elle est reconnue par les leaders mondiaux ainsi que par le NTWG, New Technology Working Group de l’I.C.A.O (instance normative qui fait référence dans le monde pour les documents de voyage). La technologie O.V.M répond à elle seule à 100% des éléments de sécurité obligatoire de la norme ICAO 93.03, concernant les sécurités de base obligatoires du support.
La technologie en image : https://youtu.be/PY5GDkwRGkw
SDBR News : CST est-elle une entreprise souveraine ?
Cosimo Prete : Oui. CST est une entreprise basée en France (à Lille) dont le capital est aujourd’hui majoritairement détenu par des Français. Ce projet a vu le jour grâce à un financement et au soutien de la BPI. La pérennité de notre entreprise est assurée par la présence au capital d’un actionnaire allemand, Covestro, qui est notre fournisseur de polymères et qui fournit nos films sécurisés servant à la conception des documents d’identité. Pour autant la majorité du capital reste française pour l’instant. Nous avons reçu les avis positifs et le soutien d’acteurs de la chaîne de conception des documents sécurisés, tels que la Police et la Gendarmerie, qui disent qu’O.V.M est remarquable en termes de robustesse et de sécurisation, et qui sont très favorables à ce que notre solution soit intégrée dans les nouveaux documents qui arrivent. Nous avons aujourd’hui de beaux succès commerciaux à l’Étranger et nous fournissons déjà notre technologie pour des titres nationaux régaliens en Europe (pas en France), en Amérique du Nord et en Océanie.
SDBR News : Pourquoi n’êtes-vous pas sollicités en France pour la future carte d’identité ?
Cosimo Prete : Depuis 10 ans la BPI nous fait confiance, Police et Gendarmerie nous font confiance, les experts d’IN Group nous font confiance, des politiques nous font confiance et nous rayonnons à l’international. Pour autant nous ne créons aucun intérêt auprès de l’Administration française et des grands intégrateurs en charge de la sécurité en France. Pourquoi alors que nous sommes souverains et que nos succès à l’Étranger sont connus, mettant en jeu de grands industriels étrangers ? Notre Président de la République a pris un engagement au nom de la « start-up Nation ». Or l’Administration française ne met pas en action cet engagement et les grands industriels qui détiennent 100% du parc des documents sécurisés refusent de mettre en action cet engagement. Donc qui ment ? Je constate que notre expertise est mondiale mais que nous ne sommes aujourd’hui ni sollicités pour appel d’offres, ni consultés pour analyse sur la future carte nationale d’identité ! On peut comprendre que des start-up innovantes partent parfois à l’étranger pour pouvoir grandir…
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Crédits photos: CST, Interieur