Au cœur de la Gendarmerie Nationale

Tout le monde connait la Gendarmerie Nationale, cette force armée française chargée de missions de police, en particulier dans les zones rurales et périurbaines, et sur les voies de communication. Tout le monde connait le gendarme du bord de la route au quotidien ou le cavalier de la Garde Républicaine lors du défilé du 14 juillet. Mais la Gendarmerie Nationale est une organisation bien plus diversifiée que ne le montrent ses deux images les plus connues.

garde republicaine

Les effectifs de la Gendarmerie Nationale

Forte d’un effectif de 155.000 personnes, la Gendarmerie Nationale propose chaque année 10.000 postes* à pourvoir.

Indépendamment, la Gendarmerie Nationale offre plusieurs possibilités aux candidats qui souhaitent la découvrir et la renforcer, par un engagement à temps partiel, bénévolement ou non, au travers de ses offres d'emploi dans les réserves** : réserve opérationnelle, réserve de spécialité, réserve citoyenne de défense et de sécurité.

1/ La réserve opérationnelle de 1er niveau de la gendarmerie renforce les unités d’active et les structures de commandement. Les 36700 réservistes opérationnels contribuent à la sûreté publique (protéger les personnes et les biens, renseigner, alerter et porter secours) comme à la bonne exécution des lois. Par exemple, 500 réservistes interviennent dans le Pas de Calais en renfort dans la lutte contre le trafic d’êtres humains.

En outre, 250 réservistes opérationnels ont été recrutés dans la société civile en raison de leur spécialité pouvant aider la Gendarmerie Nationale dans certaines de ses missions : exemple, des spécialistes de la cybersécurité.

2/ La réserve opérationnelle de deuxième niveau (RO2) est constituée d’anciens militaires de carrière ou sous contrat qui ont quitté la gendarmerie sans signer de contrat d’engagement à servir dans les réserves (ESR). Ils sont néanmoins soumis à une obligation de disponibilité durant les 5 années qui suivent leur départ.

3/ La réserve citoyenne de défense et de sécurité vise à entretenir l'esprit de défense et à maintenir le lien entre la Nation et ses forces armées. Elle est constituée de 2200 volontaires agréés par l'autorité militaire en raison de leur compétence, de leur expérience ou de leur intérêt pour les questions relevant de la défense et de la sécurité nationales. Les réservistes citoyens sont admis au choix, parmi :

  • les membres de la société civile, avec ou sans expérience militaire préalable,

  • les anciens militaires d'active, au terme de leur obligation de disponibilité,

  • les anciens volontaires de la réserve opérationnelle à l'issue de leur contrat d'engagement à servir dans la réserve (ESR) opérationnelle.

La Gendarmerie de l’Air et de l’Espace

La gendarmerie de l’Air et de l’Espace exerce les missions de police administrative, militaire et judiciaire sur les bases, installations et établissements de l'armée de l'Air en métropole, outre-mer et à l'étranger.

Il s’agit d’une formation spécialisée de 800 membres de la gendarmerie nationale. Elle est placée pour emploi auprès du général Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace.

Quelles sont ses missions ?

  • Assurer la surveillance active d’une base aérienne et de ses abords, et le contrôle à l’entrée de celle-ci et aux environs.

  • Mener des enquêtes mettant en cause des aéronefs militaires et compléter le travail des douanes et de la PAF (Police aux frontières).

  • Orienter et exploiter du Renseignement de tout ordre.

Les brigades motorisées de la gendarmerie de l’Air sont chargées d’escorter les hautes autorités militaires, les véhicules hors gabarit et les transports sensibles au profit des unités de l’armée de l’Air.

La section de recherches de la gendarmerie de l’Air mène des enquêtes complexes sur l’ensemble du territoire national, ainsi qu’à l’étranger et sur les théâtres d’opérations. Elle conduit également des enquêtes liées aux accidents ou aux incidents graves d’aéronefs militaires.

Les brigades de gendarmerie de l’Air en outre-mer travaillent en coordination avec la gendarmerie prévôtale et les forces de police ou de gendarmerie locale sur les emprises militaires. 

La Gendarmerie maritime

Formation spécialisée de la Gendarmerie Nationale, la Gendarmerie maritime constitue une des cinq forces opérationnelles de la Marine nationale avec ses 1154 membres.

Elle est placée pour emploi auprès du chef d'état-major de la Marine nationale et accomplit ses missions afin de sauvegarder les intérêts maritimes de la France :

  • elle est chargée de la police administrative et judiciaire dans les lieux et établissements relevant du commandement de la marine, ainsi que les lieux où la sûreté et la sécurité sont confiées à la marine.

  • Elle est un acteur majeur de la sûreté maritime et portuaire, spécialement dans les grands ports d’intérêt vital (Le Havre, Marseille, Saint-Nazaire…), et de la protection des navires à passagers.

  • Elle dispose aussi d’unités spécialisées en police judiciaire et lutte contre toute forme de criminalité (trafics entrant et sortant, piraterie, criminalité organisée, cybercriminalité…).

  • Elle participe quotidiennement au dispositif de surveillance et de sauvegarde des approches maritimes : secours en mer, surveillance des espaces protégés, contrôle de police des pêches.

gendarmerie maritime

La Gendarmerie maritime c’est :

  • 30 unités navigantes (vedettes côtières de surveillance maritime, patrouilleurs côtiers de gendarmerie) ;

  • 36 unités à terre (brigades de bases navales, pelotons de sûreté maritime et portuaire, brigades de surveillance du littoral) ;

  • et un Centre national d’instruction (CNIGM) à Toulon.

La Gendarmerie de la Sécurité des Armements Nucléaires (GSAN)

Créée en 1964, la GSAN répond à deux missions essentielles : le contrôle gouvernemental et le contrôle opérationnel des transports sensibles de la dissuasion nucléaire.

Le contrôle gouvernemental de la dissuasion nucléaire est constitué de l'ensemble des mesures, protégées par le Secret de la défense nationale, qui a pour finalité de garantir au président de la République qu'il dispose en toutes circonstances des moyens de la dissuasion nucléaire.

Cette mission est confiée au Premier ministre, qui en est garant devant le président de la République.

Les trois volets du contrôle gouvernemental, complémentaires et indissociables, sont :

  • l'engagement des forces nucléaires : garantir que seul le Président peut engager l’arme nucléaire ;

  • la conformité de leur emploi : garantir que ce sont bien les plans de frappe décidés qui seront appliqués ;

  • garantir l'intégrité des moyens de la dissuasion nucléaire.

gn - transport sensible

La GSAN agit sur ces trois volets.

Au titre du contrôle opérationnel des transports sensibles de la dissuasion, la GSAN organise et coordonne l’engagement des Escadrons de gendarmerie mobile (EGM), pour notamment sécuriser le convoi. Elle prépare la mission, appuyée par les unités de la gendarmerie départementale. Elle travaille de concert avec les Centres d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) et les commandants des Groupements de gendarmerie départementale (GGD) traversés, qui deviennent Autorité militaire territoriale (AMT), en zone gendarmerie comme en zone police. Le jour J, la GSAN déclenche la mission, en lien direct avec les GGD.

*https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/notre-institution/la-gendarmerie-nationale/rejoindre-la-gendarmerie-nationale

**https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/reserves/les-differentes-reserves

Crédits photos: GN; Ouest France